" Le genre masculin est le plus noble, il
doit prédominer chaque fois que le masculin et le féminin se trouvent
ensemble" écrivait le grammarien Claude Favre de Vaugelas ( né en 1585 )...
I
LE SEXE DES CHEFS (Elisseievna) http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=6574891001612597599#editor/target=post;postID=1350876572287719501
II
Revue du CERF n° 5
Philosophie
du droit des femmes
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FEMINISATION
DES NOMS DE FONCTION & UNIVERSALISME
Où il est
montré que la féminisation des "noms de fonction" n'en est pas une
et n'est pas
contraire à l'universalisme
La fonction
n'a pas de sexe !
Tir de
barrage condescendant contre les féministes, ces linottes qui veulent détruire
l'universalisme, et donc finalement, plaider contre leur propre cause.
Nous sommes
universalistes, nous sommes persuadées, qu'une fonction est la même, et doit
être exercée de la même façon, qu'elle soit exercée par un homme et une
femme.
Seulement,
il se trouve, que l'argument de nos contradicteurs ne tient pas. Il ne repose
que sur une analyse simpliste du langage, simplisme qui mène à la confusion et
au faux.
Les
logiciens du Moyen Age[1] nous
éclairent sur le sens du nom.
Dans un mot
ils distinguaient : l' "appellatio", ce que Saussure
appellerait le "signifiant", la "significatio", ce que
Saussure appellerait le "signifié", et la "suppositio".
Un nom
désigne une chose, ce qu'il désigne est appelé dans le langage actuel
"référent", mais était appelé par les logiciens médiavaux
"suppositio", supposition.
Ce qui est
supposé supposé, sous-posé, sous le nom.
Les subtils
logiciens médiévaux ont réfléchi à toutes les suppositions, distinctes, qu'un
nom est susceptible d'avoir.
Dans la
phrase " Socrate est un homme", le mot Socrate désigne l'homme nommé
Socrate.
Mais dans la
phrase "le mot Socrate désigne l'homme nommé Socrate", le premier
terme "Socrate" désigne le mot de la première phrase.
La
supposition est matérielle lorsqu'elle désigne le mot lui-même : "Homme
a cinq lettre", c'est le mot "homme" lui même qui est le sujet
de la phrase.
La
supposition est formelle lorsqu'elle est la forme qui représente un autre
objet.
La
supposition formelle est discrète lorsque le nom est un nom propre, il ne
désigne qu'une seule personne :
"Socrate
est un homme".
La
supposition formelle est commune lorsque le nom est un nom commun.
La
supposition commune est naturelle, lorsque le mot est hors contexte, sinon elle
est accidentelle.
La
supposition accidentelle est simple lorsque le mot vaut pour la forme de la
chose : "Homme est une espèce",
La
supposition accidentelle est personnelle, lorsqu'il vaut pour plusieurs
individus.
La
supposition personnelle est déterminée, lorsque le terme désigne un individu,
sans préciser qui il est : "Un homme rit".
La
supposition personnelle est confuse, lorsque le terme désigne plusieurs
individus.
Arrêtons
là...
Nous pouvons
mieux comprendre les confusions implicites dans l'argument de l'absence de sexe
de la fonction.
Il y a deux
confusions.
D'une part,
la confusion entre la "supposition" d'une fonction ou d'un métier, et
la supposition de la personne exerçant cette fonction.
Certes le
mot désignant une fonction peut être le même que celui désignant la personne
qui exerce cette fonction.
Ou plutôt
parfois, le mot désignant une fonction, quand il existe, est utilisé comme un
mot désignant la ou les personnes qui exercent cette fonction.
Parfois,
souvent, le mot désignant la fonction n'existe pas et la désignation de la
fonction doit être faite par un groupe de mot du type : "la fonction de
... (suivi du mot désignant la personne exerçant la fonction)".
Le roi est
la personne qui exerce la fonction de roi.
Le président
ou la présidente est la personne qui exerce la présidence.
On utilise
parfois indifféremment le mot 'la gérance" ou "la présidence"
comme sujet d'une phrase indiquant ce que fait ou fera la ou les personnes
exerçant ces fonctions.
Le ou la
menuisière est la personne qui exerce la fonction de menuisier/e, l'art de la
menuiserie.
D'autre
part, la confusion entre la "supposition" d'une personne déterminée
exerçant telle ou telle fonction, et la "supposition" confuse d'une
personne non déterminée susceptible d'exercer la fonction, ou de toute personne
susceptible d'exercer la fonction ( les deux suppositions n'étant pas
identiques ... ).
Ainsi, l'on
réalise que, par exemple, le mot "ministre" n'est pas un mot
supposant une fonction, mais un mot supposant une personne humaine, ou des
personnes humaines (successivement dans le temps), connues, identifiées ou non.
Pour savoir
ce que suppose un mot dans une phrase, il suffit de remplacer ce mot, par une
expression synonyme ( nom ou autre) de ce qu'il est censé supposer.
Le président
a été élu. Coluche a été élu. Voilà qui se tien(drai)t.
Le président
est enceinte. La présidence est enceinte. Voilà qui ne tient pas. Ce n'est pas
la fonction qui est enceinte, c'est la personne exerçant cette fonction.
Le roi est
mort. La fonction de roi n'est pas morte, et vive la reine.
Ainsi l'on voit
qu'il n'y a pas lieu de confondre la supposition d'une fonction, avec la
supposition d'une personne humaine, donc généralement sexuée, exerçant cette
fonction.
Par
conséquent, il n'y a aucun risque de sexualiser la fonction, en respectant le
genre grammatical du mot désignant la personne qui exerce ladite fonction.
En français,
les noms de personnes humaines prennent le genre correspondant au sexe de la
personne désignée.
Il n'y a pas
de raison de déroger à cette règle par crainte de sexualiser cette abstraction
qu'est la fonction, la notion de la fonction exercée par une personne.
On peut
distinguer les questions, en fonction de la précision de la supposition.
Si la personne
supposée est connue. On connaît en général son sexe, en tout cas celui qu'elle
souhaite avoir civilement. Il n'y a aucune raison de ne pas dire la ministre
comme on dirait la boulangère, sachant qu'elles s'appellent Marie Desmoulins.
Si la
personne supposée n'est pas connue, si le mot désigne toute personne, homme ou
femme, susceptible d'exercer la fonction dont le texte explique le contenu,
alors il est aussi opportun de dire, de marquer par le genre, que la personne
susceptible d'exercer cette fonction ( et qui n'est pas la fonction elle même,
qui n'est pas un concept mais sera une personne bien réelle et sexuée), pourra
être féminine aussi ...
Si la
personne n'est pas connue, il faut employer une forme alternative : le ou la,
la ou le ... Puisque les deux termes de l'alternatives sont possibles.
Dans une
langue ayant deux genres, reflet du sexe des personnes humaines supposées,
parler en n'utilisant qu'un seul genre des personnes exerçant certaines
fonctions ou susceptibles de les exercer, c'est effacer les femmes, les marquer
comme impossibles dans ces rôles, les évincer symboliquement de ces fonctions.
Faute de
savoir distinguer entre les différentes suppositions d'un nom et pour
satisfaire leur ego masculin, nos contradicteurs utilisent un grossier
subterfuge reposant sur des confusions, et nous assènent des objections sans
pertinence. Le voilà révélé, par la profondeur de pensée du Moyen Age.
ELISSEIEVNA
Le "Glaude" est un peu dépassé depuis 1585 mais cela ne veut pas dire ce qu'il faille négliger ce qu'"historicise" la langue http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/feminicide-nest-pas-neutre-en-querelle.html
RépondreSupprimerK. Ivanova D.