Paris le 15 octobre 1998
LE PACS : UN PIEGE POUR LES FEMMES
Génial le PACS : tous
les défauts du mariage ( quotient familial, système des ayants droits...) plus
un terrible retour en arrière : la répudiation.
Les femmes vont
s’engouffrer dans le PACS, avec l’illusion « d’avoir des droits », se
dévoueront comme d’habitude à la carrière du compagnon ( « voyons bibiche,
t’es ayant droit, et puis avec le quotient : tout ce que tu gagnes sert à la
baby sitter, alors ton travail... »
) , et s’il y a rupture, elles n’auront droit à rien : « Une pension Mme
la Juge ? Comment ma compagne peut elle y prétendre : elle savait bien que nous
ne voulions plus de cette institution pourrie et réactionnaire du mariage
! »
Il vaudrait mieux
accorder le droit de se marier aux homosexuel.les et réformer le mariage.
Autour
du PACS semble souffler un air de liberté et d’égalité : on jette aux
orties le carcan du mariage et ses
relents cléricaux, on ouvre son coeur aux homosexuel.les, on donne les mêmes
droits à tous les couples; le « droit de choisir » est reconnu...
Tant
que le CUS ne concernait que les homos assez fols pour aller s’inscrire sur un
« fichier des homoxuel;les »,
les féministes n’y voyaient qu’un danger idéologique : celui de légitimer une forme de mariage.
Mais
aujourd’hui, en voyant l’enthousiasme de nombreux couples hétéros pour le PACS,
on a froid dans le dos : un piège juridique est en train de se refermer sur les
femmes, dans l’inconscience générale.
Le
PACS, c’est la répudiation inscrite
dans le droit français : « Lorsque l’un des partenaires décide de mettre
fin au pacte civil de solidarité, il notifie à l’autre sa décision »[1].
A
un moment où l’islamisme poursuit sa guerre contre les femmes, cette
légitimation de la répudiation est une imbécilité monumentale. N’avons nous rien appris des algériennes ?
Comment
en est on arrivé là ? Au nom, entend -on
dire partout, du droit de choisir sa vie
privée : que les couples choisissent les régles
de leur relation, sa vie, sa mort, le législateur n’a pas à s’en mêler.
Au nom encore du rejet du « simulacre de sacre » que serait le
mariage catholico-républicain. En réalité, ce qui se cache derrière ces beaux
principes[2],
c’est la hargne contre cet obstacle à la « liberté » que représentent
...les pensions alimentaires.
Qu’entendait-on
dans les réunions, majoritairement
masculines, des premiers créateurs du CUC : « Oh le mariage personne n’en
veut, et puis ces femmes , qui demandent des pensions, vraiment, elles sont
infernales...j’ai des copains qui ne s’en sortent plus ... »
Quand
on parle du carcan du mariage, en effet, de quoi parle-t-on aujourd’hui ? De
l’indissolubilité du mariage ? Le divorce existe. De l’obligation de fidélité ? La seule
conséquence de sa violation est une aggravation des conséquences du divorce
pour la,le « fautif », ce qui n’est que la réparation de la peine
causée à l’autre... De l’inégalité de la femme dans le mariage ? En droit, elle
n’existe pratiquement plus (sauf en matière de nom, d’âge du mariage, de délai
de remariage...) : le mariage est devenu, en droit, une institution quasiment
égalitaire.
Alors
où est le carcan : il ne se trouve plus que dans le droit du divorce, lequel
n’est que l’interdiction de la répudiation, c’est à dire l’interdiction de
décider la fin de la vie commune unilatéralement et sans dédommagement. Il est
interdit de sortir sans payer : voilà le péché liberticide, l’oppression
infâme contre laquelle tout citoyen est
requis, ces jours-ci, de résister.
Le
principe des pensions alimentaires,
appelées par le Code Civil « prestations compensatoires », est certes
criticable, mais compte tenu de la pression sociale qui pousse les femmes à
s’appauvrir dans le mariage, elles sont actuellement un frein indispensable à
la « violence économique » contre les femmes. Certains concubines
obtiennent également des « dédommagements » en cas de rupture : le
problème de leur justification est analogue.
Or
le PACS va à la fois :
- accentuer le
phènomène d’appauvrissement des femmes vivant en couple
- et rendre
l’attribution de pensions ou autres « dédommagements » beaucoup plus
difficile.
Le
PACS reprend en effet - ignorance ou mépris de la critique féministe de ces
systèmes ? - tous les mécanismes qui font du mariage, en fait, une structure inégalitaire, une négation de
l’autonomie des femmes : le quotient familial, prime aux couples économiquement
inégalitaires, le système des ayants droits, prime au sursalaire masculin, des
« droits » qui rendent les femmes suspectes de manque d’engagement dans
la vie professionnelle, donc dévalorisées sur le marché du travail, donc exposées à l’exploitation domestique...
On
pourrait croire, à priori que ces mécanismes pervers joueront moins dans le cas
du PACS, parce que l’on suppose que les femmes vivant maritalement sont des
femmes modernes, conscientes de leurs intérêts économiques, de la nécessité de
compter sur leurs propres forces et de s’assurer un patrimoine propre, aptes à
« négocier » à force égale les conditions de leur partenariat ...
D’ailleurs c’est bien sur cette hypothèse, apparemment évidente, que repose la
seule disposition du PACS concernant la rupture : « Les
partenaires déterminent eux-mêmes les conséquences que la rupture du pacte
entraîne à leur égard. A défaut d’accord, celles-ci sont réglées par le
juge ».[3]
Or
cette hypothèse est fausse. Les couples
contemporains ont tous le même mode de vie, quel que soit leur statut
matrimonial [4]. Ce qui signifie que les femmes vivant en
concubinage se laissent autant exploiter que les femmes mariées, bien qu’elles
n’aient pas les mêmes garanties ( pensions, pensions de réversions etc...) que
celles ci . Mariées ou pas, elles trouvent normal de faire le ménage, s’occuper
des enfants, « aider »
l ’homme dans son travail, etc...
Aussi
incroyable, irrationnel, que cela paraissent par rapport à leur intérêt
économique, bien des concubines s’arrêtent de travailler pour élever leurs
enfants, sans même la garantie d’une assurance-vie à leur profit en cas de
décès du compagnon; des femmes acceptent
de travailler pour la moitié du salaire de l’homme dans son entreprise, tout en
ayant des horaires « de patronne » mais aucune part dans le capital
de l’entreprise; parfois même, c’est
l’inspecteur du travail qui doit relever que ...la femme travaille dans
l’entreprise sans aucun statut ( ni salariée, ni associée...) !
Le
pire est que, persuadées d’être « à leur place de femmes », elles
n’ont pas conscience d’être désavantagées, et ne songent même pas à rétablir
l’équilibre.
Le CERF
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