Avorter : l’amour ou
la mort
L’aberration, la cruauté, est du
côté de ceux qui veulent imposer à la femme une grossesse insupportable, qui
s’imaginent qu’un enfant ne ressent pas l’angoisse, à fortiori le rejet de la
femme qui le porte[i], qu’un « petit d’homme[ii] »
peut naitre comme un petit crocodile dans un ventre-coquille, qui le dressent
dès avant la naissance contre sa mère, contre la femme... Certes, l’avortement
tue, des êtres qui ne sont même pas encore nés, mais ce n’est pas parce qu’ils sont , c’est parce que,
précisément, ils ne sont pas, pas
humainement viables : parce que leur existence
humaine, impossible sans la mère, est impossible avec la mère.
L’aberration, l’injustice, est du
côté de ceux qui reprochent aux femmes qui avortent leur insouciance : oui il y
en a qui avortent sans drame, évidemment puisqu’elles avortent précisément pour
éviter un drame ! Pour éviter que
quelques cellules humaines, pas plus que celles que les enfants qui courrent
trop vite, tuent en s’écorchant les genoux, ne deviennent un être sensible lové
près d’un coeur triste, ou pire que triste. Elles auraient le tort de ne pas
aimer ? La faute à Celui qui ne leur a pas donné cette grace sans doute : l’amour
ne se commande pas.
L’enfant viable, qui peut vivre
hors du corps d’une mère qui ne le supporte pas, pourquoi le priverait de la
présence de parents adoptifs ? Pourquoi empêcher une femme de se séparer d’un
foetus qu’elle ne peut plus supporter parce qu’elle ne peut pas l’aimer ? Pas d’amour,
enfant sans vie[iii].
Et le père ? Il n’a rien à dire
le père ? S’il n’a pas su, pas pu, lever l’angoisse, le doute de la femme, il n’y
a rien à faire, le jugement de Salomon doit s’appliquer : celui là est père qui
ne veut pas que l’enfant naisse avec une blessure au coeur[iv]...
« nous
ne ferons pas d’enfant pour la société, nous ferons la société pour nos
enfants »
[i].
[ii]
Rugdyard Kipling Le livre de la Jungle ... »petit d’humain » serait
plus juste.
[iii] « Lorsque
l’enfant est sans vie à l’époque de la déclaration de l’officier de l’état
civil ne peut jamais dresser un acte de naissance et un acte de décès, mais
doit établir un acte d’enfant sans vie. Cette solution doit être maitenue
même si le déclarant produit un certificat du médecin accoucheur ou de la
sage-femme indiquant que l’enfant a vécu et précisant les jours et heures de la
naissance et du décès » « Les
mots « né » et « naissance », « décédé » et
édécès », ne doivent pas être employés à l’égard de l’enfant »« Rien
ne s’oppose à ce qu’un enfant déclaré sans vie fasse l’objet d’une
reconnaissance, soit dans l’acte dressé au moment de la déclaration » « L’enfant déclaré sans vie peut recevoir des prénoms si les parents
en expriment le désir . » Etat civil, Instruction générale du 21 septembre
1955 édition août 1994, journal officiel brochure n° 1043
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