Une nouvelle loi, féministe, sur l’avortement ?

Une nouvelle loi, féministe, sur l’avortement ?

Au moment où l’Espagne fait un terrible retour en arrière sur le droit des femmes de disposer de leur corps, je m’aventure, en tant que militante du mouvement féministe, à lancer quelques idées pour repenser la loi sur l’avortement. Je sais que je vais entendre sonner les cloches à la fois de Noel, des anti-ivg et de la CADAC (1) …

Je crois que la liberté de la femme enceinte de disposer de son propre corps doit être totale, et l’avortement en lui-même, c’est-à-dire en tant qu’arrêt de la grossesse, doit être entièrement dépénalisé.

Je crois que cette liberté est justifiée non seulement par le respect de l’intégrité des femmes, mais aussi par le fait que le bon développement du « petit d’homme » durant la grossesse nécessite la bonne santé physique et le bien-être moral de sa mère, de la femme qui le porte dans son propre corps. Imposer une grossesse à une femme m’apparait dès lors absurde car également mauvais pour l’enfant en formation.

Je crois par ailleurs que l’être humain acquière la dignité humaine dès sa conception : sa vie a dès ce moment, quel que soit son état de santé futur, la valeur de la vie de toute personne humaine. Son corps, son « Etat » civil doivent être indisponibles, ses parents ne doivent subir aucune pression pour l’avorter sous prétexte d’un handicap.

J’estime que l’avortement est effectivement (sauf cas particulier où la grossesse est arrêtée mais  l’enfant viable sauvé) un acte de mise à mort d’un être humain unique au monde, pouvant lui causer de la douleur à partir d’un certain stade de développement. Je pense donc que la liberté de conscience des médecins d’accomplir ou non cet acte doit être totale également ...

Concernant la question du délai, je propose une approche basée sur le fait qu’à partir d’un certain stade, le fœtus séparé du corps de la mère est viable s’il est soigné. La loi doit dire qu’à ce stade, sauf dans le cas où la grossesse compromet gravement l’intégrité physique de la mère ou sa vie, si la décision d’arrêter la grossesse provoque un handicap chez l’enfant viable, le médecin et la mère seront responsables.

Je demande que la loi fasse confiance aux femmes et aux médecins. Combien de femmes ou de médecin peuvent supporter émotionnellement un avortement tardif ? …

Certes l’Espagne a vu fleurir un affreux marché de la mort : des cliniques pratiquant des « IVG » à 6 ou 7 mois : là est sans doute la raison d’une aussi forte réaction… Les premiers médecins pratiquant les avortements l’ont fait comme militants, gratuitement. Une des fondatrices du Planning m’a confié un jour, outrée : «  Vous savez, j’ai tout vu ! J’ai même vu des médecins arrondir leurs fins de mois en pratiquant des avortements ! ».

Aussi je crois qu’il faut revenir à la gratuité. L’Etat doit fournir gratuitement locaux et matériel d’opération ou produits abortifs, mais l’acte en lui-même devrait être gratuit.

Elisseievna
elisseievna.blogspot.fr.
(1) Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception.

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