Pourquoi « Mariage gay » n’implique pas « Polygamie »





Pourquoi « Mariage gay » n’implique pas « Polygamie »

François Teutsch ( http://www.bvoltaire.fr/francoisteutsch/qui-legalise-le-mariage-gay-ne-peut-interdire-la-polygamie,245479 )  a ainsi expliqué la « logique » des propos de Marion Maréchal Le Pen sur le mariage : « Il ne doit pas être une reconnaissance de l’amour », car cela risque « d’ouvrir la voie à de très nombreuses dérives. D’autres minorités chercheront à faire reconnaître leur forme d’amour ; je pense notamment à la polygamie. ».
Comme disait le cardinal Barbarin : « : "Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l'inceste tombera." En terme polis il traduit la pensée exprimée ouvertement sur la toile de nombreux « homophobes » : « les gays s’enculent, ils ne s’aiment pas, ils sont des pervers, des malades, à la fois plus enclins à la violence et plus pleutres ».
Le quotidien des homos c’est encore trop souvent cela : présumés incapables de conduite et de sentiments vraiment humains, de vrai amour ou de d’authentique amitié. Trop souvent ces préjugés-là entravent la formation des couples, les obligent à se dissimuler, les poussent ou même les contraignent à la séparation.
Alors oui, effectivement, le mariage homo est revendiqué comme reconnaissance de l’existence réelle de l’amour entre des personnes homosexuelles.
Les juristes opposés à la loi Taubira ont expliqué que l’institution du mariage n’est pas basée sur l’amour et ne constitue pas la reconnaissance d’un amour, mais a pour but la constitution d’une famille et la protection des enfants.
L’amour n’est pas une condition de validité du mariage civil. Parce que l’Etat n’entre pas dans le for intérieur des sentiments individuels des personnes. Le mariage n’est donc pas la reconnaissance légale d’un amour particulier. Mais l’institution du mariage est bel et bien la reconnaissance de l’utilité sociale de la réalisation de l’amour. Elle favorise les unions et leur maintien. Sinon seuls les couples féconds auraient l’autorisation de se marier.
Pour François Teutsch, le mariage homo serait basé la notion du consentement dont la seule borne serait la présomption d’absence de consentement à une relation sexuelle des enfants, « indépendamment de toute considération sociale », selon une conception positiviste du droit.
Le défaut logique du raisonnement plaçant sur un même plan mariage homosexuel et polygamie consiste dans la dénégation de cette « considération sociale » et dans une vision étriquée du consentement. De plus, dans une conception totalement positiviste, le législateur ne se lierait pas par les bornes du consentement
.La revendication homosexuelle repose sur l’idée qu’il est socialement utile que les personnes homosexuelles soient encouragées à vivre des engagements mutuels, des relations d’amour. Le célibat involontaire n’est bon pour personne, les personnes vivant dans des couples stables et monogames vont mieux globalement, notamment sur le plan de la santé physique, que les isolés. Il s’agit éminemment d’une « considération sociale ».
La revendication homosexuelle du mariage en tant que possibilité d’un engagement réciproque entre adultes n’est donc en rien le déni au législateur d’un devoir de prise en compte de l’intérêt général, de la protection des plus faibles, dans le choix des institutions.
Or précisément, la polygamie et l’inceste sont des atteintes aux plus faibles. En effet, quant au consentement, qui peut penser sérieusement qu’en pratique la polygamie ou l’inceste en relèverait ? Et qui peut croire que l’intérêt des enfants nés dans ces circonstances n’est pas bafoué ?
Le défaut de la loi Taubira est de ne pas rappeler que deux homos n’ont pas d’enfants « ensemble ». Ici, et seulement ici, le législateur a manqué à son devoir de protéger les plus faibles.




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