L’Académie française en pleine confusion des sens

http://www.bvoltaire.fr/eliseelisseievna/lacademie-francaise-en-pleine-confusion-sens,132471


A la suite de l’incident survenu à l’Assemblée nationale, l’Académie française vient de publier une mise au point sur les titres. Pour la troisième fois, après ses avis de 1984 et 2002, obsédée par le refus du féminin, elle s’enfonce dans la confusion des sens.
Le sens des mots, le sens des phrases et des textes différencient nettement une fonction, son titre et la personne exerçant la fonction et portant le titre.
Les noms de fonction, comme présidence, gérance, se différencient des titres : ministre, juge, maire.
Les textes définissant les fonctions officielles portent sur le contenu de ces fonctions et non sur leurs titulaires. S’ils utilisent, pour expliquer ce contenu, le titre des personnes exerçant la fonction, c’est en raison de l’absence fréquente de nom pour désigner la fonction elle-même. Le titre prend alors par catachrèse le sens du nom de la fonction. Une fonction n’est pas exercée par une fonction, mais par une personne physique, donc sexuée sauf exception. Un titre n’est pas porté par une fonction mais par une personne exerçant une fonction.
L’Académie joue les nuls en analyse logique pour s’opposer mordicus à l’usage du genre féminin. La règle de grammaire est pourtant ancienne et simple : l’accord du genre d’un nom avec le sexe de la personne qu’il désigne. L’Académie s’obstine à créer un faux problème portant sur la signification que pourrait avoir le genre d’un nom de titre quant à la manière d’exercer la fonction, pour s’opposer à l’application de cette règle.
Selon elle, le genre du nom de titre devrait être neutre pour marquer la neutralité du sexe de la personne exerçant la fonction dans l’exercice de celle-ci. Si l’on en croit sa théorie sur les titres, en Angleterre l’Académie obligerait la reine à signer « le roi », « rapport à » la neutralité de la fonction. Ubuesque, n’est-il pas ?
Et quid de l’usage étendant le titre au conjoint du titulaire : faut-il refuser « Madame l’Ambassadrice » ?
Il conviendrait donc de déroger, pour les titres de fonctions, à une règle de grammaire établie, afin de signifier un principe de neutralité que le langage permet parfaitement d’exprimer autrement.
Et ce, alors que la dérogation à cette règle générale enfreint, elle, un principe connexe : le principe d’égalité, l’égalité dans l’accès aux fonctions.
L’Académie confirme aussi sa théorie du genre neutre, non marqué, non limité, rendue nécessaire pour résoudre le faux problème de neutralité. Faut-il en déduire que les hommes ont un sexe absent ou illimité ?
Faux problème, solution … absurde.
La seule question sérieuse concernant le féminin est de faire rimer féminité avec esthétique. Là encore, le ridicule est le plus souvent voulu : « Belges et Belges » peut être évité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire