A lire : Samantha Geimer victime de Roman Polansky
Samantha Geimer fut la victime de Roman Polansky et se nomme
non pas victime mais survivante.
Son livre rend justice à sa mère, en expliquant que sa mère
avait confiance en Roman Polansky pour la simple raison que les personnes
célèbres sont vues comme des personnes bien, des personnes dignes de confiance,
à qui l’on peut confier son enfant en toute sécurité.
Elle explique que sa famille avait demandé à la justice
américaine une décision qui à la fois préserve sa vie privée d’adolescente, et
permette la reconnaissance du crime, et que Roman Polansky avait accepté cette
décision. Roman Polansky devait plaider
coupable, faire quelques mois de prison, et Samantha Geimer devait échapper à
toute publicité sous forme d’un procès, forcément public, et autres. Or le juge américain, qui avait donné
initialement son accord, ne l’a pas respecté.
Elle explique que cet aveu de Roman Polansky pouvait être
satisfaisant pour elle et qu’elle et sa famille ne demandaient pas plus contre
lui, car ils estimaient que malgré sa culpabilité, il n’était pas un homme
dangereux pour la société.
Elle et sa famille ont toujours poursuivi cette même ligne
de conduite et demandé justice pour Roman Polansky aussi, qui était menacé par
un juge américain avide de publicité, d’emprisonnement pendant 50 ans.
Elle raconte les propos odieux de Roman Polansky des années
plus tard, disant à un homme « toi aussi tu l’aurais fait ».
Elle raconte surtout tout le mal que lui a fait ce viol …
Elle estime que la culpabilité de Roman Polansky est dans
une certaine mesure atténuée par les idées sur la sexualité qui avaient cour
alors, et qu’il ne voulait pas lui faire de mal même si il lui en a fait.
Là-dessus, je ne partage pas son avis : je pense qu’un
homme qui force une femme sait très qu’il lui fait du mal, je pense que les
idées de l’époque n’ont servi qu’à son confort moral et à la protection de son
image social, mais qu’il savait très bien qu’elles n’étaient pas vraies, je
pense qu’il a, en tant qu’artiste et homme, toutes les capacités de percevoir
la souffrance de Samantha, je pense que depuis des siècles, existe face à ces
idées « libertines » qui ne sont pas neuves du tout, des idées toute
aussi anciennes contre le viol, contre les rapports sexuels sans consentement,
et que Roman Polansky savait très bien en tant qu’intellectuel qu’il aurait dû
réfléchir à ces idées là aussi.
Quand Roman Polansky écrivit un livre où il salissait Samantha
et sa mère, il n’était pas comme le jour du viol, sous l’emprise de drogues (
qu’il avait choisi de prendre de toute façon), il a sciemment écrit ce livre,
sachant de plus, que Samantha Geimer ne pourrait pas l’attaquer en justice sans
s’exposer à rendre son nom public, alors qu’il n’était pas connu à ce moment-là,
et il avait tout le temps qu’il falllait entre ce livre et le viol pour
réfléchir à la moralité de son acte par rapport aux idées de l’époque mais
aussi à toutes les autres réflexions morales qui ont été formulées sur ce
sujet, or il ne l’avait nullement fait …
La victoire qu’a remportée Samantha Geimer finalement, est d’autant
plus méritoire que la faute de Roman Polansky était grave : grâce sans doute à la ligne de conduite
permanente de Samantha Geimer et de sa famille, qui a toujours été de défendre
la justice et pour elle et pour lui, Roman Polansky a finalement, il y a
quelques années, écrit à Samantha Geimer une lettre de regret, une lettre où il
reconnait le mal qu’il lui a fait, une lettre où il affirme que sa mère n’est
pas coupable, mais qu’il est lui le coupable.
Je pense que cette lettre est une victoire d’autant plus
grande pour Samantha Geimer que la culpabilité de Roman Polansky est beaucoup
plus forte qu’elle ne le pense car il n’y a aucune excuse à chercher dans les
idées de l’époque : cette lettre a dû être d’autant plus difficile à
écrire pour Roman Polansky, et s’il l’a fait, s’il a finalement accepté de s’accuser
pour témoigner de la vérité, pour rendre justice à Samantha et sa mère, c’est à
force de voir que Samantha et sa mère sont toujours restées dans la ligne de la
justice, malgré toutes les agressions successives dont il s’est rendu coupable
envers elles.
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