Contre l’Education « purement » sexuelle : le
cas de la fille de Rachida Dati
La lecture des recommandations faite pour l’Education
sexuelle des jeunes, des textes sur les « droits sexuels et
génésiques » soumis à l’approbation de l’Union européenne, ont de quoi
faire frémir. La norme de ces textes est la loi d’airain de l’amusement des
plus forts. Ce n’est pas la vision « fleur bleue » du féminisme.
Que nous dit l’éthique moderne, quels principes
enseigne-t-on en cours d’ « éducation sexuelle » ? (http://www.euro.who.int/fr/media-centre/sections/latest-press-releases/new-european-guidelines-on-sexuality-education-experts-say-sexuality-education-should-start-from-birth
)
Qu’il faut enseigner dès la naissance, entre zéro et quatre
ans, le fonctionnement sexuel du corps,
en valoriser l’usage pour son plaisir, parler des différentes sexualités bien
avant la puberté, dès six ans ... Que chaque garçon ou fille pubère « a bien
droit » au plaisir, qu’il ou elle « le vaut bien », que l’en
priver serait sadique et barbare. Que
l’interdit se limite à ne pas violer, à obtenir le « consentement ».
Que la responsabilité se limite à limiter les risques de grossesse. Pour le
reste, toute responsabilité est dégagée.
Que la valeur consiste à savoir se servir efficacement de son
corps, et à trouver des partenaires pour
ces jeux. Que ne pas en trouver est anormal. Que ceux qui parlent de chasteté
sont des fascistes.
En cas d’échec on a « droit à
l’avortement » : traduction : la femme doit avorter et ne pas
enquiquiner l’homme. Si elle « garde » l’enfant, celui-ci n’aura pas
forcément de père, il n’aura pas forcément d’aide des amants de sa mère pour
vivre. Pour peu qu’une femme ait plusieurs amants, probablement aucun ne sera
responsable de rien. La responsabilité des adultes, surtout celle des hommes,
est dégagée envers l’enfant, la société n’a pas à forcer son père à faire un
test.
Merde on n’a pas donné l’avortement à ces salopes pour se
charger de leurs chiards, et celle qui moufte on la marquera comme on faisait
avant, au fer rouge : « pute ». Voilà ce qui s’entend «
très fort » derrière les présentations faites par notre presse des
démarches de Rachida Dati. Notre morale, pardon éthique, moderne, nous dit que
Rachida Dati n’avait qu’à avorter et que si elle ne l’a pas fait, elle est
probablement animée par des raisons vénales, et que c’est elle la seule
« salope », la seule coupable envers sa fille.
L’affaire de la petite Zohra, fille de Rachida Dati, est
emblématique de l’application de cette « morale » là, qui ose se
présenter comme humanisme et libération. Zohra n’a pas de père pour la reconnaitre et
sa mère est présentée comme vénale, et personne ne proteste, car la morale
moderne, qui sous-tend l’éducation sexuelle donnée, juge cette situation
normale.
La petite Zohra n’a pas été reconnue par celui qui l’a conçu.
L’homme qui a pris du plaisir avec sa séduisante maman ne veut pas entendre
parler de cet enfant. Un tribunal a demandé que soit effectué un test de
paternité, mais il ne peut l’imposer. Sage décision : Zohra a le droit de
savoir qui est son père, n’est-ce pas ? Mais l’homme à qui ce test a été
demandé s’y est refusé.
Notre morale, pardon éthique, moderne lui donne raison, à
lui et aux autres amants de Rachida Dati à l’époque. Pire la morale sur
laquelle est basée l’ « Education sexuelle » donnée aux jeunes
leur donne raison.
Je leur donne entièrement tort : quand on a des
relations sexuelles, on est responsable de l’enfant qui en nait, on en est responsable dès qu’il est conçu.
Ces hommes étaient-ils donc incapables de concevoir qu’une
femme d’une quarantaine d’années puisse avoir
envie « consciemment ou inconsciemment » d’un enfant, d’une
famille ? N’ont-ils pas pu se rendre compte de la cruauté qu’il peut y
avoir à laisser miroiter ou faire apparaitre à une femme cette image, pour
ensuite aller s’amuser ailleurs ?
Notre presse, nulle part, n’a un mot pour dire que Rachida
Dati, échappée jeune d’un mariage forcé, a agi peut-être au mieux qu’elle
pouvait pour avoir sa fille, tard, quand elle avait enfin les moyens minimum de
la protéger, et agit au mieux pour la protéger et la défendre aujourd’hui.
La presse a-t-elle fait ses gros titres du refus du
test de paternité ? Non. Un homme qui n’assume pas les conséquences d’une
relation sexuelle, ce n’est pas un gros titre. Un bébé qui ne peut pas savoir
qui est son père biologique, ce n’est pas un gros titre. Qu’est-ce que notre
presse prend plaisir à mettre en avant, à insinuer : Rachida Dati demande
une pension mirobolante, une jolie femme qui se conduit en catin hein, ça c’est
du croustillant.
Selon notre « éthique » moderne, libérée, du
choix : aucun homme, aucune justice n’a à répondre du sort de Zohra,
petite fille d’une mère à la vie pour le moins chaotique, petite fille sans
père.
Zohra Dati est l’exemple emblématique du mal que fait aux
femmes et aux enfants, la vision des rapports humains enseignée aujourd’hui
dans les cours d’éducation sexuelle, qui ne vaut pas tellement mieux que la
morale islamique. Les deux prônent le sexe avant l’amour d’autrui, les deux
font de la force, légitimité et droit.
L’ « Education sexuelle », purement sexuelle,
moderne affiche son refus du viol, son souci de la
« responsabilité ». Je dis qu’elle est un viol et qu’elle pousse au
viol.
L’éducation sexuelle actuelle oblige des enfants et
adolescents à voir et regarder des représentations sexuelles, à en parler, en
présence d’adultes qui les regardent regarder et écouter etc. Je dis qu’il faut avoir subi un sacré lavage
de cerveau pour ne pas se rendre compte de la perversité de ces situations.
Chacun sait comment fonctionne la pornographie, quels effets
physiques elle produit. Forcer un être humain à percevoir une représentation
sexuelle, c’est enclencher un mécanisme sexuel en lui, donc pénétrer dans son
corps, dans le fonctionnement nerveux et sensible de son corps : c’est du
viol. Forcer des enfants à entendre parler de sexualité est un viol, et un
traumatisme d’autant plus grand qu’il y a décalage entre les représentations
qui leur sont imposées et la conscience qu’ils ont de leur corps.
La seule éducation « sexuelle » des petits enfants
est de leur apprendre la bonne tenue, la politesse, les bonnes manières,
c’est-à-dire, ce qui leur permettra de se sentir dignes et d’exiger d’autrui,
la distance corporelle et le respect de leur corps qui les protègera. Connaitre les règles de la bonne tenue,
savoir qu’elles sont la règle, leur
permettra de percevoir immédiatement un éventuel comportement dangereux chez un
adulte abuseur. Les enfants ont besoin de compréhension et de soutien de leurs
parents, des adultes qui les soignent quand ils sont embarrassés par leur
corps, ils ont d’adultes qui les aident …
à se passer de leur aide. Les adolescents ont au plus besoin de conseils
de lecture, ils n’ont pas besoin d’adultes qui les matent pour voir leurs
réactions au spectacle d’organes sexuels en fonctionnement… L’éducation
sexuelle obligatoire, in vivo, en classe, est un viol doublé de l’obligation
pour les enseignants d’être voyeurs.
Comme contre l’homophobie, la politesse suffit largement à
répondre aux problèmes « sexuels » à l’école : nul besoin d’expliquer
aux enfants ou jeunes adolescent ce qu’est l’homosexualité, il suffit de leur
apprendre à ne se moquer et à n’insulter personne, il suffit de montrer que
personne n’a à subir d’insulte ou de brimade ou autre méchanceté, ni les
garçons efféminés, ni les filles « garçon manqués », ni les infirmes,
ni personne… Les adolescents qui ont des
sentiments homosexuels n’ont pas besoin d’autre forme de réconfort pour les
rassurer.
Quant aux hypothèses qui sous-tendent ces programmes, elles
sont qu’il y a déconnexion entre sentiments et sensations, entre amour et
relations sexuelles, que la norme est que chacun trouve des
« partenaires » dès
l’adolescence, et ait donc besoin de contraception et éventuellement d’IVG.
Ces programmes parlent de responsabilité mais nulle part de
sentiment et d’affection, or il est impossible d’avoir un comportement moral et
responsable sans parler des questions affectives et des sentiments. Ils ne
nient pas les sentiments explicitement, mais ils les ignorent, en font abstraction :
ce qui signifie, fait comprendre, qu’il n’est pas nécessaire de les prendre en
considération. Or il est indispensable de prendre les affections en
considération si l’on ne veut pas se conduire en brute et en
égoïste ! Dès lors que l’on tait les
aspects affectifs dans les relations sexuelles, on ouvre la voie au forçage des
consentements, à la brutalité, à la prééminence de l’égoïsme sur le souci de
l’autre, sur l’amour pour l’autre. Utiliser le mot de responsabilité sexuelle
sans parler d’affection et de sentiment, représente une dissimulation de
l’irresponsabilité fondamentale que l’on légitime.
Michel Onfray dit dans une interview (http://elisseievna-blog.blogspot.fr/2012/08/le-pacte.html,
http://youtu.be/Z_p6MRsEaS8 ) qu’il trouve normal « parce que l’on
éprouve des désirs » que « tout le monde trompe tout le monde »,
qu’il suffit pour que la morale soit sauve, de ne pas le dire au conjoint parce
qu’il en souffrirait forcément, qu’il est normal de se dégager par avance de
toute responsabilité pour des sentiments,
des attachements qui peuvent naitre d’une intimité en passant des « contrats »…
Il faut se dégager pour d’autres désirs, la loi du désir doit primer sur
l’amour qui peut naitre chez l’autre. Vision tout à fait en phase avec
l’éducation purement sexuelle. Vision déprimante, semeuse de malheur, car
dénuée d’amour.
La logique du « droit à la sexualité, droit à la contraception
et l’IVG » sans nulle part mention des sentiments humains, est la logique
de la prédation : si l’un a
« droit à la sexualité » il faudra qu’il force un autre à subir son
corps, qu’il prétende avoir obtenu son consentement quel que soit les moyens de
pression utilisés. Il forcera un certain nombre de femmes à avoir l’apparence
d’être « pute par nature », pour « assouvir ses
pulsions » : elles sont « par nature consentantes puisque
putes » n’est ce pas … on aura la générosité de « règlementer leur activité »,
pour que ces « égouts séminaux » conservent leur état de propreté
après usage.. Si l’un a droit à l’IVG,
il faudra qu’il soit sans problème moral ou émotionnel de tuer un être humain
vivant et que le médecin soit forcé à le faire. Le marché y trouve son compte.
Pas l’humain.
L’humain exige qu’il n’y ait pas d’interdits
arbitraires, pas de répression pour la
sexualité que l’on souhaite avec l’autre, pas de répression pour disposer de
l’intégrité de son corps, (dans certains cas par l’avortement) : il faut
arrêter la dérive en « droits à » de la base de notre droit qui est
« pas d’interdit arbitraires » : « la loi ne peut interdire
que ce qui est nuisible ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire