Réponse à Théo Ricci


Réponse à Théo Ricci

« Je ne sais rien, mais je dirai tout », « le judaisme est mort à Auschwitz » …
Ignorance qui se prétend clairvoyance et confusion ridicule ou odieuse. Et encore un …
Au moins, il est vrai, ils ont le courage d’exposer clairement leurs idées sur des idées qu’ils lisent ou croient lire dans ces colonnes, ce qui permet d’y répondre précisément…
Heureusement, des journalistes comme ces deux contradicteurs, nous apportent une confirmation s’il en fallait : dans la série «  Je ne sais rien, mais je dirai tout » la liste est longue, très longue parmi les plumitifs et autres personnes à prétention intellectuelle.
I
D’abord la confusion insupportable entre doctrine et personnes et la confusion odieuse des actions contre les unes et aux autres.
Théo Ricci écrit :
« L’islam en lui-même a des velléités sur lesquelles on peut bien débattre, il n’a pas pour autant exclusivement des adeptes enclins au fanatisme. »
Qui a dit pareille monstruosité sur les musulman-e-s ?
Théo Ricci écrit :
 « En distinguant l’islam de l’islamisme, en donnant sa chance à l’homme musulman ou à tout le moins le bénéfice du doute »
Phrase qui ne veut strictement rien si l’on n’est incapable de donner une définition claire et précise d’une distinction proposée, phrase qui mélange contenu d’une norme et action des personnes.
Une personne humaine ne peut être coupable que d’un acte, que d’une action. Le fait qu’elle soit identifiée ou s’identifie comme ayant un lien avec une doctrine, ne la rend pas ipso facto auteure d’un acte qui serait l’application des normes de cette doctrine.
Les personnes qui sont dites ou se disent musulmanes n’appliquent pas les normes de l’islam pour autant. Je l’ai moulte fois expliqué. Moi Humaine, Toi Furby. Aucun être humain n’est un robot fonctionnant selon un logiciel. A supposer qu’un robot puisse jamais fonctionner selon une norme de conduite humaine.
Je me suis aperçue il y a quelques années, en me forçant , à lire le vomi des attaques de Prochoix contre Riposte laïque, que Caroline Brancher, autre lumière de notre galaxie féministe, osait écrire un contresens hallucinant sur une de mes phrases, la reformulant pour lui faire dire, que je confondrais justement  des mots tels que – je la cite - « culture » et « culpabilité ».  Le dégout que m’inspire l’imputation diffamatoire, honteuse, odieuse, d’une formulation de cet acabit est difficile à décrire. La gerbe.
Expliquons donc encore une fois. On recommence depuis le début puisque beaucoup n’ont pas suivi.
Le fait qu’une personne soit identifiée ou s’identifie comme ayant un lien avec une doctrine, ne signifie ipso facto :
-       Ni qu’elle connaisse la loi
-       Ni qu’elle comprenne la loi
-       Ni que sa compréhension soit exacte, à supposer qu’il existe une compréhension exacte de certaines parts de la loi, ou de toute la loi,
-       Ni que sa compréhension soit celle partagée par les autorités intellectuelles se reconnaissant comme telles entre elles,
-       Ni que cette personne approuve la loi
-       Ni qu’elle souhaite l’applique,
-       Ni qu’elle puisse l’appliquer,
-       Ni qu’elle l’appliquerait ou l’appliquera jamais
Pour récapituler donc, le fait qu’une personne soit identifiée ou s’identifie comme ayant un lien avec une doctrine, ne saurait la rendre ipso facto auteure d’un acte qui serait l’application des normes de cette doctrine.

Pire il ose écrire :
« On peut d’autant moins défendre une interdiction de l’islam qui serait de toute façon irréaliste. La dernière tentative de ce genre en France, viser des personnes en raison de leur appartenance religieuse, a eu lieu dans le cadre du régime de Vichy et ne fait pas exactement honneur à l’histoire de notre pays. »
Ce n’est pas le judaïsme, Théo Ricci, que le nazisme a interdit, c’est le droit de vivre des juifs, et au-delà de tous les slaves et autres « races inférieures », « untermenschen »,  qu’il a nié, c’est leur mort qu’il a organisée.
La confusion à ce degré, confusion actuellement répandue à un degré délirant en occident, ce n’est plus de l’erreur de jugement, cela relève de la maladie mentale.  C’est un véritable blocage psychologique, un blocage du fonctionnement intellectuel, une amputation de la faculté de discernement des phénomènes réels.

II
Ensuite, moins odieux mais pathétique : l’ignorance tellement ignorante qu’elle s’ignore elle-même.
Kant doit se retourner dans sa tombe, l’Europe meurt bien de la fin des lumières. Ne sachant plus ni chercher l’information, ni la penser.
Paralysée de peur par des dogmes. Terrorisée par des clercs, menaçant de l’enfer de l’exclusion et de la honte, quiconque oserait utiliser son entendement pour revoir ces dogmes.
Formulons quelques-uns de ces dogmes auxquels les masses de pseudos intellectuels obéissent désormais sans broncher, et forcent leurs auditoires, à se soumettre.
Dogme :
Critiquer une religion est un racisme.
Dogme :
Critiquer une religion mène au génocide.
Dogme :
Nul besoin de connaitre une religion puisque la critiquer mènerait au génocide.
Dogme :
La religion qui fut dominante en occident fait partie des dominants.
Dogme :
La religion qui fut dominante en occident est coupable, dangereuse et doit être réprimée.
Dogme :
Le racisme n’est pas une opinion c’est un délit.
Notons que ce dogme là est contraire à tout notre droit, à toute notre conception de la séparation entre droit et morale, qui interdit de fouiller le fors intérieur des personnes.
Ce dogme là est le véritable manuel de l’inquisition de notre temps.
Dogme :
Toi européen, la shoah est dans tes gènes, dans ton inconscient.
Dogme :
Toi européen, tu es mauvais, dangereux et tu dois être réprimé.
Dogme :
Les bons sauvages sont purs, innocents, vulnérables et doivent être protégés.
Dogme :
Les juifs aussi, au fond, sont dominants donc coupables.
Dogme :
Le Savoir à la morale tu soumettras a priori.
Dogme :
Interdit de penser ce qui pourrait t’amener à remettre en cause les dogmes qui précèdent.
Clôture du système.
L’interdit de penser est aussi fort aujourd’hui en occident que sous la terreur du coran.
Je souris en entendant des oulemas musulmans affirmer que notre système de pensée occidental, démocratique, est une religion : ils ont tellement raison, en l’état actuel de la mentalité européenne.

Théo Ricci applique à l’évidence certains de ces dogmes quand il écrit :
« On peut comme moi ne pas avoir lu le Coran, s’être contenté de quelques sourates et d’hadiths dont le message de fond peut se révéler troublant, mais avoir tout de même un avis argumenté sur l’islam. On peut comme moi avoir des lacunes, mais tout de même penser voir le monde en face. » écrit Théo Ricci.
Non, on ne peut pas. On ne peut pas parler de ce que l’on ne connait pas. Sauf à dire des imbécilités.
Les mesures que propose Théo Ricci sont imbéciles car totalement irréalistes. Elles ne peuvent être perçues que comme des brimades et blasphèmes et prétexte à émeutes.
Je partage son point de vue sur la responsabilité occidentale dans l’accroissement de l’endoctrinement et des violences commises au nom de l’islam. Mais c’est tout ce sur quoi je pourrais être en accord avec son article.
Théo Ricci pense donc «pouvoir avoir un avis argumenté sur l’islam » : certes, mais qui ne tient pas compte de son contenu réel, et il s’estime apte à juger que :
«  un péril pourtant irréfutable, mais dont Riposte Laïque a selon moi le tort de croire qu’il est en quelque sorte dans le patrimoine génétique de la religion musulmane ».
Je répondrais à Théo Ricci par une citation d’un homme qui a consacré sa vie à l’étude de l’islam, et dont la mort a été ignominieusement récupérée par des catholiques « dialogueux », comme l’avait à l’époque dénoncé Anne-Marie Delcambre : le professeur Roger Arnaldez.
« le Coran est en soi un engin explosif, et le mieux qu’on puisse en dire, c’est qu’il n’explose que si quelqu’un le met à feu. »
Roger Arnaldez écrivait au père Maurice Borrmans en 1994 :
 «  Ce n’est pas la crise islamiste avec son fondamentalisme qui est cause de mon scepticisme et de mes réserves. Mais elle les conforte. Je m’élève contre ceux qui veulent distinguer un « bon » et un « mauvais » islam, comme on a distingué une bonne et une mauvaise Allemagne. J’attends qu’on me dise quel est le principe, théorique ou pratique, des terroristes musulmans , qui n’est pas fondé à la lettre sur un verset coranique. Trop de ceux, chrétiens ou non, qui veulent « sauver » l’Islam en l’idéalisant, n’ont pas eu la patience de lire le Coran, comme autrefois on ne lisait pas « Mein Kampf ».Tout dépend, il est vrai, des commentaires, mais des commentaires, on fait d’eux ce qu’on veut Il reste que le Coran est en soi un engin explosif, et le mieux qu’on puisse en dire, c’est qu’il n’explose que si quelqu’un le met à feu. »
Sur le dialogue, il poursuivait en écrivant, bien loin de tirer quelque déduction contre les musulmans, de cette appréciation négative du coran :

« Qu’on fasse connaître l’Islam aux chrétiens, c’est parfait (quoique inutile pour leur formation religieuse chrétienne personnelle : l’Evangile suffit à tout) ; mais au moins qu’on le fasse connaître tel qu’il est dans sa racine coranique, et qu’il menace sans cesse d’être ou de devenir selon les circonstances temporelles, socio-politiques ou culturelles.
Cela étant, le propre des chrétiens est d’avoir l’espérance quand ils pensent bien faire. Or c’est penser bien faire que de chercher le dialogue, même s’il n’est pas encore trouvé dans son authenticité de dialogue, pour les raisons très fortes que j’ai dites. Il faut donc persévérer, et je suis vos efforts avec une sincère sympathie. »

III
Pour ma part, je ne suis pas pour « interdire l’islam ».  Je suis pour l’interdiction de certains « actes de foi » de l’islam.
La foi des personnes doit être libre.
Théo Ricci confond les époques quand il compare la situation actuelle et l’époque de l’Edit de Nantes.
Le foi intérieur ne concerne pas le droit. La foi, la conviction, l’opinion, la prière intérieure sont libres. « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions ».
Par contre je suis pour la limitation, l’encadrement, de la manifestation publique du soutien à certaines opinions, dont celles légitimant des violences.
C’est à ce titre là, et en fait uniquement à ce titre là, que certains actes réalisés par des personnes qui les justifient au nom du dieu du coran, doivent être interdits.
Je suis donc pour interdire certains actes, qui pour la majorité des textes des docteurs de la loi depuis Mahomet, sont indubitablement des actes de foi, ordonnés par la parole de Dieu lui-même dans le coran.
C’est donc bien une interdiction de certaines pratiques obligatoires selon les textes sacrés de l’islam, que je réclame.
Cette interdiction n’est en rien une discrimination fondée sur ce qui pourrait être perçu ou revendiqué comme une « appartenance ». Cette interdiction vise uniquement des actes, et se concrétise uniquement contre les personnes qui accompliraient des actes interdits.

Théo Ricci demande :
«  d’exiger des choses réalistes, des lois plus dissuasives, une immigration mieux contrôlée, la remise à plat des liens entre la France et le Qatar, l’expulsion des imams radicaux, la fermeture non de toutes les mosquées, mais de celles dont il est avéré qu’elles prêchent la haine. »
Théo Ricci : l’imam Bouziane qui cite le coran ordonnant de battre les femmes désobéissantes, ne fait que reprendre une longue tradition de commentateurs, dont des femmes, dont des femmes contemporaines, justifiant cette violence conjugale. Qu’a-t-il de « radical », sinon l’exactitude, et la continuation de la tradition ? …
L’expulser ne peut qu’engendrer la colère mêlée de rigolade, de la part de musulmans qui voient notre degré d’ignorance …
Théo Ricci : toutes les mosquées se réfèrent à des textes qui sont les textes sacrés de l’islam, or ces textes prônent la haine, donc indirectement au moins toutes les mosquées prônent la haine.
Comme vous n’avez pas lu ces textes sauf quelques bribes, vous ne savez pas à quel point les personnes qui pensent pouvoir être musulmanes, sont dans la difficulté intellectuelle, logique, lorsqu’elles tentent de trouver une issue pour faire échapper « leur » religion à cette violence.
Fermer des mosquées sans avoir largement expliqué cette difficulté, son caractère insurmontable en l’état actuel des réflexions, ne peut que susciter l’incompréhension.
Incompréhension qui provoquera la révolte des plus croyants, leur violence, et l’angoisse des musulmans qui se fient aux discours d’intellectuels promettant une lecture libérale des textes.
Les propositions de Théo Ricci sont inutiles et dangereuses, car elles ne remontent à la source, à la cause du problème : cause qui sont le contenu des textes sacrés.
Seule une prise de conscience de leur immoralité, de leur caractère néfaste, peut permettre aux personnes qui se pensent aujourd’hui musulmanes, d’échapper à leur emprise, et pour certains, d’échapper à l’idée que les violences qu’ils prônent sont un devoir.
Seule une telle prise de conscience peut permettre d’admettre les interdits qu’une législation respectant les droits de la personne humaines doit imposer contre des obligations religieuses de l’islam.
Quant à l’immigration, il est à mon avis parfaitement vain d’espérer la tempérer, sauf par la force, tant que des pays entiers seront ravagés par les désastres engendrés par cette doctrine. Lire à ce sujet l’article du professeur Sami Al Deeb sur l’islam et le sous-développement.
L’enseignement de l’histoire est tragique au sujet des conséquences des arrivées de musulmans croyants sur des terres non musulmanes. Il n’y a jamais eu jusqu’à présent d’issue pacifique. Là est ce qu’il nous faut changer du cours de l’histoire. Avec la contribution des personnes sincères qui pensent aujourd’hui pouvoir être musulmans et pacifiques. Nous devons inventer une autre issue.
Si un ou des pays musulmans, nous proposent l’expérience, durant au moins une ou deux générations, d’une relecture complète et cohérente des textes, permettant d’élaborer une loi islamique transformée, conforme aux droits humains fondamentaux, et qui aura été effectivement appliquée dans ces pays, alors nous pourrions envisager sans crainte légitime, l’arrivée de nouvelles personnes venues de ces pays. Mais en l’absence d’une telle expérience, la peur, qui n’est en rien une excuse à des violences ou même impolitesses, est malheureusement logique, et le refus total de toute nouvelle arrivée, mis à part les vrais réfugiés, est légitime.
Je doute qu’une telle expérience ait lieu un jour. La logique d’ensemble des textes de l’islam lui est contraire.
Je pense par contre, que lorsque l’islam sera décrédibilisé, nombre de problèmes humains, tels les migrations de peuples venus de terres riches en elle-même comme l’Afrique, ou tel le minuscule problème de propriété des maisons d’Israel, disparaîtrons d’eux-mêmes. Les Africains ne songeront plus à partir, les Israéliens n’auront plus peur les uns des autres, sous prétexte que les uns sont juifs et les autres chrétiens ou autres etc.
En attendant, il faut travailler à cette prise de conscience et interdire certains de ses actes de foi.

IV

En conclusion : pour faire des propositions utiles, il faut d’abord partir d’une connaissance aussi complète que possible du réel.
L’Europe me parait aujourd’hui aussi aveugle et sourde, aussi plongé dans l’interdit de penser que l’Oumma.
Il nous faut « tous ensemble » sortir de cette paralysie de l’esprit.


elisseievna

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