Le rapport du Haut conseil à l'égalité sur l'information internet sur l'IVG est à la fois hilarant et effarant.
Hilarant parce que l'on a envie de répondre en le lisant : "Absolument débordée" ... !
Le rapport se plaint du fait que les sites "pro-vie /antichoix" bénéficie d'une visibilité internet forte et que des sites aussi performant et défendant le droit à l'avortement ou l'IVG manqueraient cruellement de moyens :
inquiétant n'est il pas ?...
Or que voit-on dans le rapport, quels sont ces sites dévastant le paysage googlelien : trois malheureux sites, certes assez malhonnètes dans leur présentation qui peut apparaitre "neutre" à première vue ...
Y répondre ne parait pas relever des travaux d'Hercule. A moins d'être " Absolument débordée ..."
Effarant parce que le rapport préconise sans rire d'assimiler la parution de tels sites, militants et partiaux certainement, à des pressions morales et s'interroge sur la façon de les réprimer ... c'est à dire que dans l'esprit des rédacteurs, militer lorsque l'on n'est pas du même avis qu'eux, relève de la criminalité.
On croit rêver, cauchemarder, devant l'énoncé aussi benoit d'une vision dictatoriale de la cité : ce rapport fait dans de la justification du despotisme comme Monsieur Jourdain faisait de la prose.
Sur l'air du " les éclairés c'est nous, donc nous devons réprimer tous ceux qui ne pensent pas comme nous, leurs idées sont forcément néfastes et dangereuses pour la population, la publication de leurs idées exercent forcément une pression inadmissible sur les personnes qui voudraient se soumettre aux lois conformes à nos idées". Despotes éclairés selon eux et fiers de l'être.
Le rapport a raison de critiquer la tromperie de quelques sites anti-ivg qui se présentent d'un premier abord comme "neutres" : c'est en effet une tromperie et une manipulation, mais de là à parler de "pression" ... et surtout, de la à condamner d'une façon générale tous les sites d'information anti-ivg, dont ceux, majoritaires d'après ce que j'ai pu voir, qui annoncent d'emblée clairement leur position : il y a là aussi une présentation trompeuse de la réalité pour justifier une répression grave.
Le rapport explique sérieusement que publier des opinions et informations contre l'IVG c'est exercer une pression morale insupportable sur des jeunes ou moins jeunes femmes qui souhaitent avorter.
Alors moi j'accuse tous les sites qui affirment " sans vaseline" aux jeunes qu'ils doivent "se protéger", d'être des sites pro VIOL, car ils exercent une pression évidente pour convaincre des jeunes d'une norme d'activité sexuelle obligatoire, or faire pression sur quelqu'un pour qu'il ait des relations sexuelles, c'est psychologiquement du viol.
Si le rapport s'autorise à préconiser l'extension de la notion de pression morale à la publication d'information sur des sites, c'est à dire sur des supports que les lectrices vont voir volontairement, il faut parrallèlement juger avec autant de sévérité tout ces sites d'information qui ne portent nulle part la mention " j'ai le droit de ne pas avoir envie d'avoir une vie sexuelle à 15 ans" ... .
Quand tant de sites "officiels", dit " d'information", ne mentionnent nulle part : "" j'ai le droit de ne pas avoir envie d'avoir une vie sexuelle à 15 ans" ... .
parce qu'à force de présenter les choses comme si cette option n'était même pas envisageable, c'est bien le viol des jeunes filles de 15 ans que l'on encourage, c'est bien le forcing de leur consentement que l'on commet.
Quand tant de sites "officiels" ne mentionnent nulle part : "j'ai le droit de ne pas avoir envie d'avorter malgré une grossesse non désirée, malgré les difficultés", on finit par arriver à une situation de pression pour l'avortement, d'avortement forcé, de complicité d'avortement forcé avec toutes les personnes qui peuvent faire pression sur une femme pour qu'elle avorte ...
Le message global des défenseurs de la contraception et de l'avortement ne doit pas dériver dans un discours "pro-sexe hétéro et dès la puberté" sous peine de perdre son caractère féministe.
Or c'est ce qu'il tend à devenir, non pas délibérement bien sur, mais piégé par la peur de "culpabiliser" ou d'être répressif, en parlant des raisons qu'une femme peut avoir de ne pas "bénéficier" de "droits" acquis de haute lutte ...
Si l'on veut que chacune puisse parler de ses sentiments, de sa situation, il faut pouvoir parler des cas où l'exercice de ces "droits" n'est pas non plus une bonne solution, peut etre parce qu'il s'agit de cas où il n'y a pas de bonne solution ou de solution idéale.
Je trouve assez obscène qu'un gouvernement - il n'est pas le seul, rappelons le - qui ose priver de crèche tant d'enfants, pour construire des batiments ludiques divers, religieux ou sportif, ose vouloir empêcher de s'exprimer des sites qui donnent à la voix à celles qui disent : je souffre d'avoir avorter, je ne voulais pas mais je me sentais obligée. ..
Vous avez dit "choix" ?
La majorité des avortements sont dus à des causes économiques, cela veut dire que la majorité des femmes sont contraintes à avorter, que leur "choix" n'en est pas un en réalité. Alors qu'elles voient gaspiller autant d'argent pour autre chose que l'aide aux enfants qu'elles auraient pu garder si elles avaient été soutenues. D'autres ont peur des violences : qui osera dire que cette peur n'est pas fondée ? Celles et ceux qui ont institué la garde alternée imposée, qui permet tant de pression ?! Celles et ceux qui ne mouftent pas alors qu'une célébrité retire sa plainte pour violence conjugale probablement sous la pression : si même les femmes les plus aisées, de vedettes de l'anti-racisme, se voit sans défense, quelle femme peut se défendre en réalité ... ? Ces femmes qui ont peur, de la pauvreté et de la violence qui va avec et qui va parfois même sans pauvreté, qui dira qu'elles ont "choisi" l'avortement sereinement ? ... Quelques sites leur donnent la parole. Est ce si insupportable à entendre ?
Pendant ce temps là on "abreuve les adolesecents de pornographie", qui est aujourd'hui l'apologie du viol et du sadisme, il faut aussi le savoir :
est ce que l'on a entendu un mot d'un gouvernement contre cette machine à fric et ce proxénétisme public qu'est le porno ? non !
Qu'est ce qui fait que tant de femmes et jeunes, se trouve poussées à l'avortement, c'est justement cette propagande pornographique, qui fait que les enfants "inattendus" ne sont plus seulement imprévus mais impensables et rejetés violemment ...
On entend à peine le Pr Nisand dire "abreuver les adolescents de pornographie c'est de la barbarie"
« Il faut informer les parents des dangers de la pornographie pour
leurs enfants »
Le professeur Israël Nisand, chef du pôle gynécologie obstétrique du CHU de
Strasbourg, s’exprime sans détour sur les conséquences néfastes de la
pornographie sur les jeunes.
(AFP PHOTO FREDERICK
FLORIN)
Il préside le colloque Médecine et psychanalyse qui se tient jusqu’au
22 septembre à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand.
Avec cet article
La Croix : « Le porno fait du mal à nos
enfants ! », dites-vous. Qu’est-ce qui provoque ce cri
d’alarme ?
Israël Nisand : Je consacre deux heures par
semaine à l’association info ados
à Strasbourg. Je vois régulièrement des jeunes de 4e et 3e dans
les établissements scolaires. Récemment, des chefs d’établissement m’ont
demandé de rencontrer aussi des plus jeunes, alertés par un certain nombre
d’événements dans leurs écoles, notamment des séances de fellation collective
dans les toilettes.
Par ailleurs, les questions posées par les jeunes lorsque je les rencontre sont
directement liées à la pornographie, voire de plus en plus à la zoophilie. Il
est stupéfiant de voir l’absence de réaction de notre société à ce sujet. La
loi de 2001 relative à l’éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges
et les lycées n’est pas appliquée. C’est désormais la pornographie qui éduque
nos enfants à la sexualité.
Quelles sont les conséquences de ce phénomène ?
On observe chez les adolescents une sexualité de plus en plus
« trash », violente, et une consommation addictive de pornographie
très précoce. Certains enfants de 9-10 ans regardent de la pornographie
trois heures par jour. Le sociologue Richard Poulin, professeur à l’université d’Ottawa que
je cite dans mon ouvrage Et si on parlait de sexe à nos ados ?
(1), montre le lien très net qui existe entre la date du premier
rapport sexuel, certaines pratiques (utilisation d’objets, sodomie) et la
consommation de pornographie. Celle-ci donne une image dégradée et méprisante
de la femme.
Les garçons disent qu’ils regardent des films pornos pour savoir ce que les
« meufs » aiment. Ce que la pornographie montre, c’est que lorsque
les femmes disent « non », elles veulent dire « oui ». Ces
documents fixent des normes, et construisent la sexualité des jeunes autour de
l’idée qu’on peut forcer les femmes, puisque finalement, elles aimeront
ça.
Cette situation me pousse à poser une question citoyenne : qu’en
sera-t-il des rapports hommes-femmes dans l’avenir ? C’est une véritable
incitation aux viols. On ne peut pas laisser les jeunes construire leur
sexualité avec ces images qui sont aussi très angoissantes et induisent une
logique de performance. Que des adultes consentants visionnent des films pornos
ne me gêne pas, si c’est leur choix. Mais que des enfants construisent leur
fantasmagorie sexuelle sur ces films qui vont de plus en plus loin m’inquiète
beaucoup. D’autant qu’il faut savoir que les « tendances » actuelles
de la pornographie s’attaquent aux derniers tabous que sont la zoophilie, mais
aussi le viol et l’inceste.
Quelles propositions faites-vous ?
J’ai rencontré en mars dernier François Hollande, et je lui ai fait trois
propositions. En premier lieu, il faut informer les parents des dangers de la
pornographie pour leurs enfants. Il faut savoir que dans 30 % des cas, les
jeunes regardent leur premier film porno en empruntant un document qui
appartient à leurs parents. Il arrive encore qu’un garçon de 14 ans
reçoive un de ces films pour son anniversaire !
Deuxièmement, il faut prévenir les addictions en discutant avec ses
enfants, les garçons, mais aussi les filles, car très tôt, celles qui ne
veulent pas regarder ces images sont considérées comme bégueules, et on se
moque d’elles. Il faut dire aux jeunes que ces images sont nuisibles. Elles ne
correspondent ni à la réalité, ni à ce qui se passe entre deux êtres humains.
Elles sont faites pour être vendues.
Enfin, il y a encore quelques années, il fallait aller chercher les images
pornographiques. Aujourd’hui, elles surgissent sans qu’on les ait demandées. Je
demande que les serveurs d’accès Internet ne puissent plus montrer une seule
image pornographique sans que l’on ait donné un numéro de carte bancaire. Car
aujourd’hui, les jeunes surfent facilement sur les sites pornographiques sans
débourser un seul centime. Les parents pensent parfois que le contrôle Internet
suffit, mais les adolescents peuvent aller sur l’ordinateur d’un copain ou y
avoir accès sur un smartphone.
On sous-estime le problème. Je suis véritablement inquiet. Ceux qui
minimisent ce phénomène et qui ne font rien pour le contrer, oublient ce qu’est
le développement psychique d’un enfant. Abreuver les jeunes d’images
pornographiques, c’est de la barbarie.
(1) Et si on parlait de sexe à nos
ados ?, Israël Nisand, Brigitte Letombe, Sophie Marinopoulos,
Éditions Odile Jacob, 248 p., 21 €.
Recueilli par MARIE
AUFFRET-PERICONE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire