texte de 2001
PHILOSOPHIE
DU DROIT DES FEMMES
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LE
BIEN ET LE MAL
ESQUISSE DE MORALE, FEMINISTE ET ATHEE
Le
mal est ce qui fait du mal à une personne,
sans être nécessaire pour éviter à une personne un mal plus grand
encore.
Lorsqu’une
personne essaie de faire obstacle à un agresseur, le mal qu’elle lui fait n’est
pas une faute.
Ce
qui ne fait de mal à personne n’a pas à être interdit.
La
moindre atteinte à une personne est plus grave que la pire atteinte à une chose
ou à une entité.
Le
mal, tout simplement, c’est ce qui fait mal, ce qui fait souffrir.
LA
SOUFFRANCE COMME UNIVERSEL …MAIS « L’UNIVERSEL COMME TORTURE »
La
souffrance est un élément universel. Les souffrances : la faim, le froid,
la douleur, la peur, la tristesse, l’angoisse, sont des sensations et
sentiments communs à tous les êtres humains. Les expressions et les gestes qui
les traduisent, les regards, les crispations du visages, les pleurs ou la
tension, l’épuisement sont également universels, communs à toute l’humanité.
La
souffrance est aussi une construction conceptuelle donc culturelle, historique
et relative. D’où les différences, d’une culture ou d’une époque à l’autre,
entre les souffrances reconnues et celles qui sont impensables, qu’il est
interdit d’exprimer, les choix parmi les expressions autorisées de la
souffrance, les manières de lui faire face : individuellement, en groupe,
par l’intermédiaire de soignants, de rituels, de drogues, de procédures,
d’institutions...
La
souffrance est encore un élément individuel, relatif au sujet lui-même, seul
apte à dire s’il souffre ou pas, et de quoi etc.
Parmi
les éléments universels de la souffrance, il y a le fait d’ «être parlé» par
les autres, d’être parlé ou traité comme
si l’on n’était pas ce que l’on est ou comme si on ne disait pas ce que l’on
dit, d’être confondu avec ce que l’on n’est pas.
Une
des manières d’infliger cette forme de souffrance à un être, est de le
dépouiller de tout ce qui lui est personnel, particulier, de le réduire à un
être humain « universel » parce que dénudé, totalement nié : le
numéro des camps, l’être réduit à la seule pensée de la souffrance par les
tortionnaires ; parfois le patient « raconté » selon une théorie
qui n’a rien à voir avec son histoire, mais qui se prétend
« universelle ». Françoise Sironi, ethno-psychiatre, parle à ce
propos de l’universel comme d’une torture.
Parce
que la souffrance est un élément universel, tout être humain peut comprendre la
souffrance de l’autre, se mettre à sa place .
Nous
sommes faits des mêmes sortes de cellules, des mêmes nerfs, des mêmes
muqueuses, de la même angoisse de la mort, de l’isolement. Certes, on peut ne
pas percevoir immédiatement, spontanément la souffrance d’autres. Certes on ne
ressent pas exactement les mêmes sensations avec son propre corps et son propre
passé.
Mais
nous sommes tous capables de voir les signes de la souffrance chez l’autre,
tous suffisamment semblables pour être capable d’imaginer, de nous représenter
ce qu’il ou elle ressent. Grâce au langage, au langage commun, vecteur
d’ »universel », que nous sommes capables d’élaborer avec l’autre,
cette transposition est possible ou meilleure.
Nous
sommes suffisamment capables de nous représenter ce que l’autre ressent, pour
être capables d’imaginer ce qu’il faudrait faire pour qu’elle ou il n’en
souffre plus, ou moins.
En
particulier, les hommes sont parfaitement capables de comprendre le mal que
subissent les femmes, à cause de ce qu’ils leur font ou de la situation à
laquelle ils les contraignent, et ce qu’il faudrait faire pour l’arrêter.
NE
FAIS PAS A AUTRUI CE QUE TU NE VOUDRAIS PAS QU’IL TE FASSE
D’un point de vue thérapeutique, l’aspect relatif de la souffrance,
relativité individuelle et relativité culturelle, est le plus important, car le
thérapeute soigne le mal particulier d’un individu particulier, dans sa vie,
son histoire, ses liens à lui, il soigne d’autant mieux qu’il connaît mieux les
particularités de la personne souffrante, et risque par contre d’amplifier le
mal s’il n’en tient pas compte.
Pour
pouvoir aider, il faut accepter de connaître le mal tel qu’il est réellement,
c’est le plus important.
Puis,
pour connaître ce mal de l’autre, il faut accepter de reconnaître qu’il y a un
langage commun, « universel », entre l’autre et nous.
D’un point de vue éthique au contraire, l’aspect universel
de la souffrance est le plus important : c’est parce que je peux
comprendre et ressentir la souffrance de l’autre que je suis responsable du mal
que je lui fais.
UNIVERSALISME / PSEUDO - UNIVERSALISME
L’universel
est :
- ce
qui concerne, s’applique à tout le monde
- ce
qui est commun, universellement partagé par tout le monde.
Le
groupe dominant confondant ce qui lui est propre avec ce qui est normal,
confond ce qui lui est particulier avec l’universel au sens de ce qui est
universellement partagé par tout le monde.
Par
voie de conséquence, ce groupe confond l’application à tout le monde de ce qui
est bon pour lui, avec l’application à tout le monde de quelque chose qui
serait bon pour tout le monde.
L’universel
est invoqué comme prétexte pour faire taire celles et ceux qui tentent de faire
entendre que, compte tenu de la situation où ils se trouvent personnellement ou
bien de celle se trouvent où toutes les personnes appartenant à leur groupe,
minoritaire ou dominé, ce qui est bon pour le groupe dominant est mauvais pour
eux.
Interdiction
de parler de particulier, objecte le pseudo universaliste.
L’universel
est invoqué comme prétexte du dominant pour ne pas entendre le mal qu’il fait
au dominé.
Son
universalisme est un pseudo-universalisme, car refusant de connaître ce qui est
réellement vécu par tout le monde, le dominant est bien incapable de connaître
ce qui est réellement commun à tout le monde, et en conséquence, bien incapable
d’élaborer des projets qui, en s’appliquant à tout le monde, serait
effectivement également bénéfiques pour tout le monde.
AXIOMATIQUE
La
définition que nous avons donnée plus haut du mal est un axiome.
Nous
ne pouvons pas le démontrer.
La
(une) morale dit ce qui doit être, elle est pur choix de ce qui doit être.
Ce
choix est pure décision, engagement dirait peut-être Sartre, acte de volonté.
Notre
choix de ce qui doit être ne dépend pas de ce qui est.
La
science parle de ce qui est, la morale de ce qui doit être.
Aucune
science (linguistique, anthropologique, psychologique ou autre), description de
ce qui est, n'a rien à dire sur la morale, sur nos choix de ce qui doit
être :
"Je
suis souvent étonné que les hommes instruits et intelligents ne le saisissent
pas : le choix des valeurs, pour un homme, ne dépend pas de son savoir, que
celui ci concerne la nature, l’histoire ou n’importe quel autre domaine."
Même
l’impossible n’est pas un obstacle à notre volonté.
« Supposons que quelqu’un réussisse à
prouver qu’une société égalitaire est impossible du fait - notamment - des différences entre les hommes, cela
suffirait-il pour que les hommes renoncent à l’idéal d’égalité, cessent de
lutter et même de mourir pour une société qu’ils aspirent à réaliser
? "
D’ailleurs,
qui parle d’impossible … « Il est interdit d’interdire d’espérer »
Rien ne peut prouver que notre choix est
bon : c’est notre choix qui dit ce qui
est bon.
Un
nazi disait « Il fallait tuer des millions de personnes, et seuls les
allemands le savaient ». Personne ne peut lui démontrer qu’il a
tort : par rapport à sa conception de ce qui est bien et de ce qui est
mal, il a nécessairement, logiquement
raison.
Pour
nous, ceux qui tuent au nom de ce qu’ils appellent dieu et conformément à leur
morale, sont des salauds, selon la nôtre.
Que
la définition du bien et du mal, la conception de la morale, soit axiome, ne
signifie pas que toutes les morales se vaudraient, étant toutes improuvables.
Dire
que toutes les morales se valent, suppose de penser qu’il n’y a pas de critère
d’appréciation de la valeur en dehors d’une preuve éventuelle. Pour nous il y a
un critère : c’est justement celui posé par notre axiome, et c’est en
fonction de lui que nous évaluons les conceptions morales.
Partant
d’un axiome, du choix de ce qui considéré comme mal, la morale (l’éthique), est
l’étude des implications des notions de bien et de mal, des liens entre eux des
principes moraux qui peuvent en découler, la recherche des conséquences
pratiques des principes théoriques, avec l’aide ici des sciences. Ici
seulement, joue la « preuve » : preuve de cohérences ou non,
démonstrations de liens de cause à effet, entre les éléments de la morale,
basée sur telle ou telle axiomatique, preuve que pour éviter tel mal il faut
remettre en cause tel principe qui aurait pu paraître juste au premier abord
etc.
Les
« axiomes » cités ci dessus, pourraient être rédigés autrement tout
en ayant à peu près le même sens. A
partir d’une conception fondamentale identique du mal,
d’ « axiomes » d’ « une » même morale de base,
il peut y avoir plusieurs visions de la morale, plusieurs ensembles différents
de principes que l’on croit pouvoir déduire des principes de base, . A partir
des visions différentes d’une même morale, et aussi des autres conceptions
morales, on peut comprendre, avoir des informations sur la situation des gens
qui ont ces conceptions. C’est pourquoi, si l’on veut « être moral »,
c’est à dire si l’on veut bien entendre ce qui peut faire du mal aux autres, si
l’on veut s’assurer de la cohérence de notre vision morale, il faut (entre
autres données) étudier celle des autres : la morale suppose de se garder
de parler de « la morale »
comme s’il ne pouvait y en avoir qu’une seule version, que l’on serait censés
connaître à priori.
Adopter
telle ou telle morale est un acte de volonté : on choisit de croire que
telle ou telle morale est la bonne. On
choisit de croire que faire du mal à une personne est le mal, de croire qu’il
faut agir afin de pouvoir vivre ensemble, tous ensemble, ou on choisit la loi
du plus fort et le règne des molochs en tous genres.
Rien
ne peut nous faire pencher spontanément d’un côté ou d’un autre.
Ce
n’est pas, comme le dit Lévinas, le visage de l’autre qui peut suffire à nous
appeler à ne pas le faire souffrir. Ce n’est pas non plus le constat de la
victoire des sans scrupules, des « sans foi ni loi » des cyniques, de
la loi du plus fort, de la persistance de la domination, qui peuvent nous faire
passer l’envie et nous faire renoncer à la volonté de construire un
commun-être, de nous « élever » plus haut que leurs
« basses » satisfactions de profiteurs.
Non
les profiteurs et les pervers ne sont pas malheureux, mais alors pas malheureux
du tout, que l’on cesse de nous faire pleurer sur le sort de « ces pauvres
hommes victimes du machisme ». Certes certains le sont, emmêlés dans des
contradictions venant d’idées fausses etc.. Mais ceux qui ne se posent pas du
tout de question, ceux qui profitent de leur pouvoir sur les femmes, pour en
faire leur esclave domestique, pour les pressurer , s’amuser à les humilier,
s’amuser avec leur corps :ceux là jouissent à plein et du confort que leur
fournit le travail des femmes et de la satisfaction physique, animale que
donne la domination de l’autre: que peut leur faire un manque de communication
réel ? rien du tout, ils sont heureux toute leur vie comme ça, des
générations d’hommes qui ont profité de ces satisfactions là. Les salauds ne
sont pas malheureux, qu’on arrête de les plaindre, et de croire qu’ils
changeront tous seuls, sans luttes, sans luttes féministes.
Notre
morale, féministe, est tout à fait athée, sans la moindre référence à la notion
de dieu.
La
morale n’est pas seulement la morale religieuse. Il est vraiment agaçant, dès
que l’on souhaite parler d’une réflexion sur les fondements des choix, de voir
le degré d’allergie, de crainte, que suscite le mot « morale »,
tellement les religieux sont parvenus à se l’accaparer.
Pour
justifier ce que nous refusons, en tant que féministes, pour savoir ce que
signifie « responsabilité », il faut avoir une conception claire,
tout du moins assez bien définie, de ce que l’on considère comme acceptable et
au contraire de ce que l’on considère comme fautif, il faut avoir un critère de
valeur, c’est à dire une conception de ce qui est mal et de ce qui ne l’est
pas. Les féministes peuvent prouver mille fois, par une analyse matérialiste,
que tel « droit » aboutit à nuire physiquement et économiquement aux
femmes, elles ne seront même pas écoutées
si le « droit de choisir » est décrit comme droit fondamental,
indiscutable, si vouloir le limiter est considéré comme odieux.
Or à
écouter certains, il faudrait s’abstenir de réflexion sur des sujets aussi
fondamentaux, il faudrait s’interdire de poser les problèmes dans les termes
qui permettent de les résoudre, c’est à dire en terme de bien et de mal, tant
est forte la crainte d’être absorbés par la pensée religieuse… C’est extravagant.
En
fait, ça ne l’est pas tellement : il est si facile, sous prétexte de ne
pas « porter de jugement de valeur », de passer sous un silence
pudique les vrais critères de valeur que l’on utilise. Derrière un
anti-dogmatisme de façade, une ouverture affichée au libre choix, il suffit de
chercher un peu pour trouver que la seule valeur défendue est la liberté totale
des hommes qui refusent d’être jugés. Il ne suffit pas de s’afficher
anticlérical pour être féministe. Pour les femmes, cette forme d’ultra libéralisme
ne vaut pas mieux que l’idéologie sexiste des religieux.
Par
contre ce qui est vrai, c’est que parler de choix, d’acte de volonté, la
volonté de s’ « élever » au dessus d’une forme de bestialité
(loi de la survie aveugle et du plus fort), volonté de croire à telle
conception, ressemble au vocabulaire de la foi. La morale est une forme de foi
en quelque chose, de volonté de croire qu’il faut agir conformément à ce que
l’on croit être bien, mais il n’y a aucune nécessité à mêler une idée de
divinité aux questions de la morale.
PRIMAUTE
DE L'ETRE HUMAIN SUR TOUTE ENTITE ABSTRAITE
Aucune
entité, aucun groupe, aucun principe, aucune notion ne mérite qu’on lui
sacrifie des personnes.
A qui
dans le groupe ( nation, famille…) profite le sacrifice demandé ?
Quand
une femme fait le ménage pour « la famille », quand une femme battue
restait mariée, quand on faisait taire les enfants violentés pour conserver
« la famille », c’est bien l’homme qui profitait du sacrifice à
« la famille ».
Il
est odieux de « faire des enfants pour la nation », c’est à dire de
la chair à canon, ou de la main d’œuvre pour les retraites des parents, pour le
développement du pays, c’est à dire pour ceux qui peuvent profiter de ce
développement …
Les
structures étatiques ou communautaires, les principes, les traditions, les
cultures, la beauté etc, sont faites pour aider les gens à vivre, et non
l’inverse : les gens ne sont pas
faits pour maintenir des institutions et des idées.
Comment
peut-on, pourquoi, obliger un enfant qui pleure à l’idée d’aller voir son père
à y aller ? Il faudrait « maintenir
les liens ».. absurdité : les liens ne valent que s’ils sont
bénéfiques pour les personnes qu’ils unissent.
Il
faut renverser la perspective, s’intéresser à la souffrance de l’enfant, qui
surgit à cette occasion, s’intéresser au parent rejeté, qui a peut être besoin
d’aide.
Nous
tenons aux vieilles pierres, aux œuvres d’art, aux paysages, mais si demain,
pour sauver une seule vie humaine, il fallait changer de planète, alors il faudrait
tout laisser et partir…
Il
faudrait souffrir pour être belles, nous serions responsables la beauté du
monde. Absurde, il n’y a aucune beauté dans la souffrance, dans une beauté qui
abîmerait les corps, il n’y a qu’instrumentalisation du corps féminin au profit
de la vanité du « propriétaire » masculin de ce corps.
Tenir
à son « identité » au sens de ce que nous avons fait de nous-même,
c’est tenir à la liberté de continuer à faire ce que nous aimons, c’est à dire
ce que nous sommes. L’identité « collective », la culture peut faire
partie de ce que l’on aime, et en ce sens de ce que l’on veut continuer à être,
de ce à quoi l’on souhaite continuer à s’identifier. Il faut avoir la liberté
de le faire. Par contre, la préservation des identités communautaires
historique n’est pas un objectif en soi, elle ne doit pas empiéter sur la
liberté des individus.
Organiser
l’éducation et le quotidien des gens pour maintenir à n’importe quel prix des
« identités », traditions, obliger les nouvelles générations à ne vivre
qu’en gardienne du musée des anciennes générations, mutiler mentalement et
physiquement, emprisonner les femmes, pour préserver la « féminité »,
n’a aucun sens.
Par
contre évidemment cela profite à certains : ceux qui briguent les postes
de pouvoir à la tête des communautés constituées autour de l’idée de ces
identités, ceux qui peuvent profiter des femmes que leur éducation
« féminine » rend plus faciles à exploiter.
Les
principes sont là pour guider, enseigner, choisir l’action qui permet le moins
de mort. Mais ils ne sont que des instruments, maintenir le principe n’est pas
un objectif.
La
loi peut être mise de côté pour des raisons de vie et de mort, puisque le but
de la loi c’est la vie, pas le respect de la loi. Le temps, l’urgence, fait
souvent que ce qui est un bon principe quand on a le temps, devient une source
de catastrophe quand il fait défaut.
Les
hommes de Srebrenica
ont
respecté la loi internationale, ils ont rendu leurs armes à l’ONU : le
temps que l’ONU s’aperçoive qu’il fallait les protéger, ils avaient été
massacrés.
La
peur de rendre tout et n’importe quoi possible si on passe par dessus un
principe, une règle, est absurde. La difficulté à appliquer le principe peut
montrer qu’il est défectueux. S’il ne l’est pas, s’il s’avère seulement que des
circonstances particulières font que pour préserver le mieux possible les gens,
il faut ne pas le respecter, alors il n’y a qu’une exception qui confirme la
règle, ou qui est l’occasion de l’affiner, loin de l’affaiblir.
Au
nom de quoi mourir à la guerre ? Lorsque le choix est entre la liberté et
la mort, lorsque ne pas faire la guerre serait laisser les autres mourir à sa
place. Alors le choix est entre la non-vie et le risque de mort, ou entre la
mort pour soi ou la mort pour les autres. Alors il n’est pas absurde de mourir
pour « son pays », c’est à dire pour que la liberté existe dans son
pays, sur sa planète, ou pour ne pas laisser les autres être assassinés.
Elisseievna
Yechayahou Leibovitz, "
La mauvaise conscience d’Israël" Le
Monde éditions 1994, "Science et morale" Desclée de Brouwer 1997.
Yechayahou Leibovitz
La mauvaise conscience d’Israël Le Monde éditions 1994.